Hobbie Passion – Maguy a la passion de la Provence

Plus qu’un hobby ou une passion, la Provence est l’essence même de la vie de Maguy.
Née à St. Rémy de Provence, elle s’est entièrement construite autour de sa région, participant dés son plus jeune âge à des théâtres, groupes folkloriques, festivals et autres manifestations.

Maguy en Arlésienne et sa fille Clotilde en Mireille


Pour concrétiser cette affirmation, il suffit de jeter un œil sur son parcours qui la voit à St. Rémy de Provence inscrite entre 6 et 8 ans au théâtre en langue provençale
– puis de 8 à 12 ans farandoleuse à « L’escolo dis Aupiho » une école de promotion de la langue provençale,
– ensuite elle participe deux années de suite en temps que figurante dans le festival Provençal ou se sont illustrés Jean Deschamps, Maria Mauban, Mireille Darc et bien d’autres. C’est d’ailleurs à la suite de ce festival qu’est née la « Respelido Prouvençalo » qui promeut la connaissance des arts, culture, langue et traditions provençales.
– Jusqu’à ses 30 ans Maguy étudiera ces danses afin de devenir Maître et Prévôt de danses provençales (Des diplômes de Maître et de Prévôt de danse étaient décernés par un jury à la suite d’un examen sur la tenue, la force, la souplesse et la grâce d’un danseur, ses qualités d’invention et d’exécution.) elle donnera ensuite des cours aux écoles, encadrera les élèves des groupes et organisera de nombreuses sorties en France et à l’étranger.

Maguy, comment vous est venue cette passion pour votre région ?
« J’ai toujours baigné dans la culture provençale, mais mon admiration et mon ancrage dans ces traditions m’ont été inoculés par mes deux mamies d’adoption. Lorsque je rentrais de l’école, j’allais chez deux voisines qui me gardaient. Elles brodaient et  fabriquaient les pièces des costumes provençaux. Tout était fait à la main, il m’en reste d’ailleurs quelques pièces, entre autres des pantalons et des jupons. »

Après vos trente ans, qu’avez-vous fait ?
« J’étais mariée avec deux enfants. Mon mari et moi-même  avons beaucoup déménagé, j’ai donc un temps stoppé mes activités jusqu’à notre déménagement à Bezouce, un village entre Nîmes et le Pont du Gard. »

Et là, vous avez replongé ?
« En 1987 j’ai créé l’association « Alphonse Daudet »dont le but était le maintien des traditions locales. Pourquoi Daudet ? Et bien, ce dernier est né à Nîmes mais dans sa tendre enfance il venait dans sa famille nourricière, la famille Trinquet à Bezouce. C’est dans ce village, qui lui a donné l’amour et la passion de la langue provençale, qu’il a vraiment découvert la Provence.
 J’étais présidente de cette association. Nous avions prés de 40 enfants adhérents. Je donnais des cours de danse, à nous participions à toutes les manifestations du village, même à la messe de minuit pour la crèche vivante.
Détail amusant, un an plus tard la cave coopérative s’appelait  « Cuvée Alphonse Daudet » ; l’année suivante l’école primaire a été rebaptisée « Ecole Alphonse Daudet » ! »

« Ici nous avons des photos de 1990 lorsque nous avons célébré le 150eme anniversaire de la naissance de Daudet. J’ai été à l’origine de la pose d’une plaque sur la façade de la maison nourricière de l’écrivain, l’association et la municipalité l’ont inauguré ce jour là. »

Votre intérieur est également un reflet de votre passion.
C’est vrai, nos meubles sont provençaux. La panetière avec les santons au dessus du lit provençal que nous avons transformé en canapé, l’estanier avec les étains, l’horloge, l’armoire de mariage dont nous avons du enlever la corniche sinon nous ne pouvions pas l’installer dans la salle… même la tête et le pied de notre lit sont des reproductions du lit de
Frédéric Mistral.

Et aujourd’hui, c’est votre petite fille Eglantine, qui est habillée avec le costume de Mireille déjà  porté par sa maman.
« En plus du costume traditionnel, c’est la coiffure qui apporte la touche finale. Je lui ai fait des frisons que l’on attache et maintient par un peigne. On recouvre le tout d’un petit bonnet que l’on entoure d’une cravate qui se noue sur le devant avec deux cornettes.
L’arrière doit nous donner le dessin d’un ‘cul de poule’.


Le costume de Mireille était le costume des petites filles jusqu’à l’âge de 15 ans, celui de l’Arlésienne que je porte sur la grande photo avec ma fille, était le symbole de leur passage à l’âge adulte avec une prise de ruban et d’habit. Le bonnet est remplacé par un voile qui cache le peigne. Un ruban de velours en fait le tour et pend à l’arrière.
Tous les ans, début juillet à Arles, se tient la fête du ruban et tous les trois ans il y a l’intronisation de la nouvelle reine choisie parmi celles qui ont pris le ruban au cours des trois ans. »

Nous avons également parlé cuisine avec la soupe de pistou, les tomates provençales, les aubergines cuites à la flamme, le bœuf à l’arlésienne et la fougasse, celle qui fait partie des treize desserts, à base de farine fine, d’huile d’olive et de fleur d’oranger.
Il y avait tellement de photos, de souvenirs, d’anecdotes (la foi où elle a tourné dans un film sur le toit du mas où elle est née, celle ou elle a fait la révérence à la reine d’Angleterre lors d’un festival…) qu’il a fallu faire un choix, laisser de coté les tissus ‘indiennes’ ou cotonnades provençales et toutes les autres photos témoins d’une vie toute entière tournée vers la conservation des traditions.

Maguy est une parmi tous ces bénévoles qui œuvrent pour que vivent à jamais la culture provençale dans l’esprit des générations successives et le souvenir de Daudet, Giono, Mistral, Pagnol, Cézanne, Matisse, Van Gogh pour ne parler que des artistes.

Elle en défend également la langue jusqu’au sein de sa famille puisque même son mari (originaire de Belgique !) parle le provençal

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