La tourtière périgourdine

Petit retour sur son histoire :

La tourtière désigne autant le gâteau que le récipient qui l’accueille. Au départ, c’est un plat qui vient des pays du Maghreb, la pastilla aux pigeons.

Lorsque ce plat est arrivé en France, les femmes fabriquaient une pâte qu’elles étiraient à la main, puis en garnissaient un fond de moule, et le remplissaient d’un côté de viande (poulet ou pigeons), et de l’autre côté, de salsifis.

Et, petit à petit, l’ingéniosité des femmes a fait que celles-ci ont imaginées en faire un dessert, avec ce qu’elles avaient sous la main….

Farine, œufs, eau, sucre, graisse d’oie, pommes, eau de vie….

Aujourd’hui, Sophie est venue au club nous faire une démonstration de la fabrication de ce superbe gâteau.
Les techniques n’ont que très peu évoluées, l’huile remplaçant aujourd’hui la graisse d’oie.

C’est sous les yeux épatés des Seniors

qu’elle étire la pâte, une pate si fine qu’elle semble pouvoir se déchirer à chaque instant.

Une fois la pâte étirée, Sophie la laisse sécher sur un drap de lin. Suivant la chaleur et l’hygrométrie, cela prend de quelques minutes à une demi heure, voir plus.

Elle profite du temps de séchage pour nous expliquer comment elle a appris à faire ce gâteau : la grand mère de son mari avait une recette (chaque famille a sa propre recette…), et aucun de ses descendants n’avaient émis le désir de la connaître…. Il eut été dommage que celle-ci se perde… Aussi, à 91 ans, elle accepte de léguer sa recette et son savoir-faire à Sophie.

La pâte est enfin sèche, ni trop sinon elle casserait, ni trop peu, sinon elle ne pourrait pas façonner la tourtière.

Un petit coup d’huile étalée au pinceau sur toute la surface,

du sucre saupoudré d’une façon spectaculaire….,

et hop, Sophie découpe des ronds de pâtes presque parfaits, avec seulement la pointe de son couteau !

5 à 6 feuilles pour garnir le fond

puis des pommes (précuites)

et, là, « l’habillage » du gâteau, un peu comme la signature de chaque pâtissière….

Même cru, ce gâteau nous met l’eau à la bouche !

Sophie utilise aujourd’hui un moule à manqué classique, mais autrefois, celui ci aurait été en cuivre, sur pied pour être posé sur les braises du cantou, et avec un couvercle, lui même recouvert de braise.

C’était d’ailleurs un cadeau de mariage assez courant à cette époque.

45 minutes de cuisson…. On échange, on bavarde en attendant. Nous avons le plaisir d’avoir avec nous des amis des Senioriales de Bergerac. On reparle des rencontres amicales pas si lointaines, on reparle de la soirée cabaret, on discute des prochaines animations communes…..

Et, Sophie sort……4 magnifiques tourtières qu’elle avait préparées à l’avance !!!!

Une généreuse part de tourtière pour chacun, quelques verres de cidres et de jus de fruits…. Les bavardages s’atténuent….chacun concentré sur son plaisir gustatif !!!!!

J’aurais bien aimé vous montrer la tourtière cuite….mais je n’ai pas été assez rapide pour prendre ma photo !! 😉
Je pense qu’à partir d’aujourd’hui, les 35 présents ce jour là, ne verront plus jamais ce gâteau du même oeil…..

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