Un génie ! Voilà le mot qui nous vient à l’esprit en évoquant Franck Brière, artiste-peintre honfleurais, et président de l’académie des artistes honfleurais, qui nous a fait le plaisir d’une rencontre à la résidence. Génie du croquis, génie du pinceau, il n’en est pas moins simple et abordable, sympathique et plein d’humour. Sur la sollicitation de notre animatrice qui le connaissait déjà, Mr Brière nous a gracieusement présenté son métier, sa passion, expliqué ses débuts, ses inspirations, et techniques.

Retraité de la Marine nationale, et de la marine marchande, il reste fort naturellement inspiré par la mer, les bâteaux, l’estuaire de la Seine, le port de Honfleur, et ses quais pittoresques.

Tout petit, il observait sa maman peindre. « Dès l’âge de 8 ans, je croquais le port et les pêcheurs, et regardais souvent travailler les peintres sur les quais ». Sur les bateaux, il dessinait beaucoup, surtout en Egypte « il faisait trop chaud pour peindre, je croquais beaucoup ». Il a vraiment commencé à peindre avec les peintres honfleurais désormais réputés dans le monde de l’art: Hambourg, Herbo, et Leterreux, qu’il a bien connus. On ressent d’ailleurs une grande influence d’Herbo dans ses peintures actuelles (« il y a des cycles »), où la luminosité, les teintes noir, gris, bleu, blanc, et notes de cuivre, dominent.

Comme son maître Herbo, Franck Brière, peint aussi avec ce qu’il a « sous l’coude », en rappelant que les artistes encore au 19e le faisaient aussi, selon leurs moyens. « ils dessinaient au fusain, avec du brou de noix, ou du bleu de méthylène, car n’avaient que ça; plus tard on est passé au feutre ».
L’artiste étonne l’assemblée par ses méthodes et leur rendu: il mélange les techniques, les matières, et peint aussi au doigt. Surtout, il peint beaucoup avec du café (soluble dilué) et avec des spiritueux chauffés); et on a pu constater que le résultat est épatant !
La discussion trouve résonance auprès d’Arlette, Micheline, et Jacqueline, artistes en herbe, avec lesquelles il échange des filons: encre de chine, gomme liquide, ou encore filet de pommes de terre pour faire un filet de pêche…

Mais la question qui nous taraudait: faut-il savoir dessiner pour peindre ? « ça n’est pas indispensable » selon lui. Ouf, il nous rassure ! Et nous donnera les bases élémentaires pour entamer des cours de peinture dès septembre au club _ avec des spiritueux ? Au-delà de plaisanter, on est curieux de s’y essayer !_ « Le B.A.B.A d’un tableau pour moi c’est le ciel, ou le fond. » Il avoue par ailleurs _ peut-être pour nous rassurer_ qu « il est très bien de faire moins bien parfois, pour mieux observer ses erreurs et les corriger par la suite ».
« Ah, moi j’aime bien votre citation, Franck; si j’fais des bêtises au boulot, je la ressortirai !  » plaisante Sandrine l’animatrice.

Un artiste modeste et abordable, qui pourtant _au-delà de la cité des peintres_ se fait connaître au niveau national et international, et a été classé en Corée du Sud comme l’un des 100 meilleurs peintres français, et expose à Atlanta, et à Prague, entre autres.

Après avoir bien échangé et trinqué à sa venue, trève de bacouettages honfleurais, et place à l’artiste: Franck Brière a croqué, à l’impro, sur du carton et avec un feutre, 2 dessins successifs, qui sont apparus en quelques minutes sous nos yeux admirateurs (6 minutes chacun), le quai Ste Catherine, avec voiles et maisons typiques, puis la jetée est et le mât de signaux, toujours sur Honfleur.
Une démonstration qui nous a tous scotchés, vraiment, et a bien démontré le génie de Franck Brière, qui en outre nous a signé et offert ces croquis pour le clubhouse.

UN GRAND MERCI ET BRAVO, et, on le souhaite sincèrement, une très belle carrière artistique et la renommée qu’il mérite grandement (on tombe certes dans les superlatifs, mais ça le vaut très largement)